Une action “double-mixte” est réalisée par une femme et un homme de l’Entreprise et de l’Université présentant leur expérience professionnelle aux lycéens.
L’objectif est de promouvoir les formations et les métiers techniques, scientifiques et industriels pour les filles et les garçons de collège (3ème) et de lycée.
Description de l’action
L’AUEG a organisé une dizaine d’interventions dans des classes de 3ème des collèges et de lycées dans les départements de l’Isère, la Savoie et la Drôme. Le principe était celui d’interventions doublement mixtes : le binôme d’intervenants comprenait une femme et un homme, travaillant soit dans une entreprise soit dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Leur intervention débutait par un petit séminaire sur un thème scientifique ou sur un métier scientifique. L’objet était essentiellement de lancer des échanges et débats, sur les études et carrières scientifiques, sur les possibilités en termes de métiers, sur les évolutions prévisibles concernant les besoins en scientifiques et sur les nouveaux métiers.
Des réunions de bilan avaient ensuite lieu avec, suivant les cas, des enseignants, parents, spécialistes de l’orientation.
Réactions sur les interventions
Les réactions sont très différentes au collège et au lycée.
Dans les classes de 3ème, toute intervention est aisément reçue comme un plus par les jeunes et leurs parents qui reçoivent cette initiative avec curiosité et intérêt. Nous n’avons pas été en mesure de répondre aux demandes provenant de nombreux collèges. Le public de 3ème est intéressé par les sciences et leurs parents sont très ouverts aux informations encore assez générales sur les filières post-baccalauréat, la recherche. Les questions sur les entreprises et les métiers peuvent être parfois très, trop précises.
Les situations dans les lycées et surtout à partir de la classe de 1ère sont très différentes. Le fossé entre les classes scientifiques et les autres est créé, le temps que les enseignants peuvent consacrer aux interventions est plus restreint et surtout les a priori sont fortement ancrés. Les questionnements sur le post-baccalauréat peuvent devenir exacerbés pour plusieurs raisons :
- Les réformes successives de l’enseignement, les évolutions sont peu ou mal connues et l’anxiété créée par cette ignorance est patente,
- les informations qui peuvent être données par “l’universitaire” ou le (la) “professionnel d’entreprise” ne sont pas toujours en accord avec les quasi-certitudes des parents,
- l’incertitude plus générale sur le devenir des jeunes est plus présente en classe de 3ème.
Il est, par exemple, bien difficile d’expliquer qu’une fille qui n’a pas de problème en 1ère Scientifique pourrait très bien envisager de faire de la recherche ou réussir en entreprise lorsque tout l’environnement familial, parfois scolaire la conditionne au professorat des Écoles et à l’arrêt des études à Bac+3. Les filles affirment plus facilement connaître le métier qu’elles désirent, que ne le formulent les garçons. Et, malheureusement leurs objectifs sont souvent limitatifs en termes de niveau d’études alors que leurs résultats scolaires comme leur apparente maturité pourraient leur donner plus d’ambitions.
Conclusions
Compte tenu des expériences antérieures et des groupes d’échanges mis en place pour l’action, il est possible de tirer les conclusions suivantes.
Concernant les classes de 3ème, les interventions “double – mixte” sont très efficaces.
Concernant les classes de 1ères et terminales, les thèmes à choisir et l’objectif des débats doivent être préalablement cernés avec les enseignants, parents, professionnels de l’orientation. Sur les filières post-baccalauréats, les métiers, l’évolution des sciences et des métiers, des concertations préalables avec les parents et enseignants doivent mieux définir les détails des interventions et permettre la production puis la diffusion pendant celles-ci de documents d’intervention capables d’ébranler les a priori, de décomplexer et d’ouvrir la curiosité des lycéens, de leurs parents et des enseignants.
Une conclusion supplémentaire a été apportée par les résultats de l’année mondiale de la physique, dont certains (certaines) organisateurs avaient participé aux “doubles – mixtes” : l’effet de l’année mondiale a été une croissance de 30% d’inscriptions de lycéens en première année à l’Université Joseph Fourier, en physique et on peut le confirmer aujourd’hui, d’étudiantes et d’étudiants de qualité.
De telles actions, lorsqu’elles sont menées avec professionnalisme en mêlant professionnels de l’entreprise, universitaires, chercheurs, enseignants et parents, ont des résultats en termes d’orientation.